Marie

Marie est une femme issue du peuple d’Israël

“Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit est rempli d’allégresse à cause de Dieu, mon Sauveur, parce qu’il a porté son regard sur son humble servante… Il est venu en aide à Israël son serviteur en souvenir d’Abraham et de sa descendance pour toujours.” Cet extrait de son cantique situe la Vierge Marie dans l’agir de Dieu, qui ‘par serment’ s’est lié à son peuple. Il avait promis ‘une terre nouvelle et des cieux nouveaux’. De génération en génération cette promesse a été transmise au gré d’une foi changeante de la part du peuple. Les livres de la Bible révèlent une véritable histoire d’amour entre Dieu et Israël. À travers les âges, la foi du ‘peuple élu’ s’est purifiée. C’est dans ce contexte qu’est née la Vierge Marie. Dieu l’a tellement sanctifiée, qu’elle put répondre par un ‘oui’ total à sa demande de devenir Mère du Christ. “Le Verbe s’est fait chair” et Dieu donna une tournure décisive à son plan de salut.

Marie est nécessaire pour comprendre qui est Jésus

Ainsi la Vierge Marie a été par excellence le réceptacle de la grâce de Dieu: Jésus Christ. La communion entre elle et lui est essentielle à un tel point que, pour découvrir vraiment qui est Jésus, on ne peut faire abstraction de Marie. En effet, Jésus est homme et Dieu. C’est du Père qu’il reçoit la divinité, c’est de Marie qu’il reçoit son humanité. C’est pourquoi, depuis l’Antiquité, nous confessons que Jésus est ‘né de la Vierge Marie’: cela fait partie de son identité.

Marie, une femme croyante avec une mission particulière

Les évangélistes montrent comment la Vierge Marie, en dépit de sa foi, devait quand même parcourir un chemin de vie qui passe par la croix. Avant les événements de la croix, de la mort, du tombeau et de la résurrection, impossible, pour elle aussi, de comprendre la véritable nature de la mission de Jésus. Cependant, contrairement aux autres disciples, au pied de la croix elle est restée debout dans la foi. À ce moment précis Jésus lui a donné la mission d’être ‘mère’ et, à l’unique disciple présent, de la prendre pour mère. Le Concile Vatican II résume la foi de l’Église et affirme que la mission donnée à Marie nous concerne tous: elle est ‘mère’ de tous ceux qui sont encore en chemin et qui “se trouvent engagés dans les périls et les épreuves, jusqu’à ce qu’ils parviennent à la patrie bienheureuse” (LG 62).

Marie, ‘mère’ et ‘médiatrice’

Soutenue par une expérience de vie, la tradition chrétienne soutient avec conviction que Marie prend à cœur sa mission. Elle est ‘mère’: elle intercède pour nous auprès de Jésus, elle souffre avec ceux qui souffrent, elle rassemble les fidèles et soutient l’Église. De là vient cette ancienne prière qui n’a cessé de lui être adressée dans un élan de confiance: “Sous ta protection nous trouvons refuge, sainte Mère de Dieu ; ne rejette pas nos prières lorsque nous sommes dans le besoin, mais délivre-nous de tout danger, ô Vierge glorieuse et bénie!”

Grignion de Montfort et Marie

Rares sont ceux qui, comme le père de Montfort, conçoivent le Premier et le Deuxième Testament comme un seul agir de Dieu. Selon lui, les deux volets de la Bible sont intrinsèquement liés. De plus, il affirme: cet agir, Dieu le poursuit encore aujourd’hui de la même façon. Pensant à son grand projet de ‘terre nouvelle et cieux nouveaux’, il s’adresse à des humains. Voilà le sens du baptême. Or, constate Montfort, bien peu sont conscients que leur baptême les fait entrer dans une alliance, et qu’il s’agit d’une alliance non seulement avec Dieu, mais avec la communauté de croyants. Et, de manière plus pressante encore, il ajoute: en est-il qui soient fidèles à cette alliance?

Une attitude de service

En examinant l’agir de Dieu, ses succès et ses échecs, Montfort comprend combien Marie est l’exemple par excellence pour tous ceux qui veulent se conformer à l’agir de Dieu. Être chrétien, c’est se rendre disponible comme Marie: se placer consciemment devant Dieu qui propose de faire alliance et se mettre en tenue de service, aussi bien pour Dieu que pour les hommes. Être chrétien, c’est dire ‘oui’ au Dieu qui nous demande de collaborer à la venue d’un monde nouveau.

Apprendre à croire

Il n’est pas question ‘d’avoir’ ou de ‘ne pas avoir’ la foi. La foi est comme une petite graine qui nous est donnée: elle doit se développer pour ensuite porter du fruit. Il faut découvrir Jésus et puis, avec lui, se mettre au service. C’est ici que l’aide de Marie est particulièrement précieuse. Personne ne s’est adonné à la ‘découverte’ de Jésus avec autant d’assiduité que Marie: le nouveau-né à Bethléem, l’enfant grandissant à Nazareth, le prédicateur, le crucifié, le ressuscité… Comme le dit saint Luc, elle a gardé et médité dans son cœur ce qu’elle voyait et entendait. À chaque fois, elle a dû se positionner devant Dieu qui surprend et dépasse ce qu’elle aussi aurait pu imaginer. C’est cette même Marie qui nous est donnée par Jésus pour nous assister sur notre chemin de vie. En effet, nous aussi, nous sommes mis au défi par la vie et chaque fois nous devons de nouveau nous positionner face à Dieu qui aime les hommes et qui aime chacun en particulier. Marie nous aide à faire grandir en nous la foi vivante.

Le Centre Marial

Partant de sa propre expérience, Montfort encourage chaque baptisé à agir comme le disciple que Jésus aimait: il a pris Marie dans son quotidien. C’est ainsi que l’on peut expérimenter combien Marie agit dans notre vie. Les montfortains ont reçu la belle mission de proclamer et encourager la spiritualité de Montfort. C’est ainsi qu’en Belgique, le Centre Marial s’est développé avec pour activités principales la parution de la revue Marie, médiatrice et reine, les Pèlerinages Montfort, l’organisation de sessions, de retraites et récollections. La Boutique Montfort reste une source d’informations incontournable ; on peut y trouver les écrits de et sur Montfort qui permettront d’aller plus loin dans la découverte de la place de Marie dans notre foi.