Si vous interrogez des personnes sur les concepts de l’Église anglicane, vous obtiendrez les réponses les plus diverses. Les uns appellent les anglicans « des catholiques, mais sans le pape », d’autres pensent que cette Église est un courant au sein du protestantisme. Qu’en est-il ? Nous avons posé la question à Annie Bolger, prêtre de l’Église d’Angleterre à Bruxelles.
En entrant dans la Holy Trinity Church, l’église de la Sainte Trinité, cachée rue
Capitaine Crespel, une petite rue calme donnant sur l’avenue de la Toison d’Or à Ixelles,
j’avais l’impression de me trouver en terrain connu. Des bancs en bois, un crucifix, un autel, un lutrin, l’orgue et à l’entrée un bénitier : des objets « classiques » qu’on peut trouver dans chaque église catholique. J’y ai rencontré l’un des prêtres de cette église anglophone.
Une dame au sourire sympathique s’approche de moi. Elle porte un col romain blanc, ce qui est très inhabituel aux yeux des catholiques romains. À cet instant je suis frappé par cette différence entre notre Église et l’Église d’Angleterre, comme on appelle aussi l’Église anglicane. La révérende Annie Bolger a suivi une formation de prêtre en
Angleterre et a été ordonnée diacre en 2020. Un an plus tard, elle fut ordonnée prêtre et travaille depuis lors dans notre capitale.
la prêtrise. »

Une voie intermédiaire
Le dimanche, les célébrations à Holy Trinity – en anglais ou bilingue anglais/français –
comptent globalement quatre cents fidèles. Ce n’est pas rien. Cependant, l’Église anglicane de la « mère patrie » est confrontée aux mêmes défis que l’Église chez nous : en Angleterre aussi, il y a beaucoup de bancs vides dans l’église le dimanche et les jeunes y brillent par leur absence. Ce n’est donc pas le cas à Bruxelles – et cela
s’explique.
La diversité est grande, il y a un mixité, des non-anglicans venant aussi partager notre célébration.
Reverend Annie Bolger
« Notre église est principalement fréquentée par des expatriés, des étrangers qui vivent à Bruxelles et travaillent pour les institutions européennes, l’OTAN ou d’autres grandes organisations », explique Annie Bolger. « Ce sont souvent des familles ‘mixtes’ : des couples chrétiens dont les maris sont issus de foyers protestants et dont les épouses sont plus proches du catholicisme, ou vice versa. Ils trouvent dans notre église une voie
intermédiaire entre les traditions catholique et protestante. Un avantage supplémentaire est le fait que son public est international et que nos célébrations se font en anglais. »
Un grand parapluie
Un compromis entre protestants et catholiques : voilà peut-être la meilleure façon de résumer l’anglicanisme en quelques mots. « Je compare souvent notre Église à un grand parapluie », dit Annie. « Il y a beaucoup de gens qui se cachent en dessous, même s’ils ne sont pas d’accord sur beaucoup de terrains. La diversité est grande. Certes, notre communauté ecclésiale à Bruxelles ne peut pas être cataloguée, il y a une mixité, des non-anglicans venant aussi partager notre célébration. »
Cette diversité se reflète également dans la liturgie, explique-t-elle : « Si vous entrez dans une église paroissiale en Angleterre le dimanche, il y a de fortes chances que la célébration soit plutôt austère – on dirait davantage protestante.
En outre, il y a la dite Haute Église, dont les rituels sont sûrement familiers aux Belges catholiques. Il suffit de penser à la prière du chapelet et l’Angélus. De plus, pour une petite minorité, la dévotion mariale a aussi sa place. »
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