La prière: quelques aides

C’est arrivé à chacun de nous d’avoir des moments de distraction durant les temps de prière : nous faisons tout ce que nous pouvons pour nous concentrer mais cependant nos pensées errent vers le repassage qui reste à faire ou la liste de courses à compléter. Comment nous assurer de ne pas être distraits à tout bout de champ ? Christophe Monsieur nous donne quelques conseils pratiques qui peuvent nous aider dans notre vie de prière. 

Vous est-il déjà arrivé d’être distrait(e) pendant la prière ? Vous participez à la messe et vous vous rendez compte que vous ne vous souvenez plus de la première lecture. Vous priez votre chapelet et vous pensez aux courses que vous aurez à faire ensuite. Vous vous asseyez pour un temps de lecture et de méditation et vous vous ennuyez. Vous vous dîtes peut-être que votre foi n’est pas assez ardente et que vous manquez de ferveur ou que la prière n’a pas sa place dans vos préoccupations quotidiennes.

Mais nos distractions, nos difficultés à nous concentrer ou les joies et les peines de la vie quotidienne qui viennent diluer notre prière ne sont que des choses très naturelles et – rassurons-nous – normales lorsque nous prions. Elles pourraient même être un appel de Dieu ! Car Dieu n’est pas tellement intéressé par les louanges que nous pourrions lui faire sans que nous y joignions aussi notre propre vie. Une préface de la messe dit : « Seigneur, tu n’as pas besoin de notre louange et pourtant c’est toi qui nous inspires de te rendre grâce : nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es, mais ils nous rapprochent de toi » (4e préface commune du missel romain). La véritable louange que nous offrons à Dieu, c’est notre vie avec tout ce qu’elle contient… et avec tout ce qui, de cette vie, surgit dans la prière.

Des rituels, comme allumer une bougie, peuvent vous aider à vous mettre dans l’ambiance

LE MOMENT PROPICE

Mais y a-t-il quelques aides pour nous soutenir dans notre désir de prier, sans tomber dans la routine et le ronron tranquille ? La première chose à faire, bien sûr, c’est de prendre le temps de prier. Personne ne peut prier à ma place comme personne ne peut respirer à ma place. C’est donc en prenant conscience de la beauté, de la grandeur et de la nécessité de la prière comme la respiration de notre vie que nous pouvons nous décider à prendre le temps pour prier en vérité. Il faut donc se donner le temps et les moyens.

Choisir un moment propice : rien ne sert de se décider à une heure de prière personnelle après le repas si je sais d’avance que c’est le moment où la digestion me tire plutôt vers la sieste que vers la prière. La tradition monastique nous indique que tôt le matin et pas trop tard dans la soirée sont les moments où notre attention permet davantage un temps de recueillement, de silence et d’intériorité.

LA BONNE POSITION

Après avoir trouvé le bon moment, il convient de trouver la bonne position. Prier, en effet, n’est pas seulement un acte de paroles et de pensées mais c’est tout le corps qui y est engagé. Puisque le Verbe s’est fait chair, c’est normal que tout notre être – y compris notre corps – soit engagé dans la prière. Que l’on soit assis, debout ou à genoux, la position de notre corps sera à la fois détendue et pleine de concentration. Cela permettra d’éviter de devoir bouger toutes les cinq minutes, et cela favorisera surtout le calme intérieur nécessaire pour écouter Dieu dans le silence de nos cœurs.

Lorsque notre corps a trouvé la bonne position et que le calme règne autour de moi et en moi, je suis disposé à la prière : mon attention se tourne vers mon propre cœur, à l’image de la Vierge Marie qui intériorisa la parole de l’ange et qui « gardait dans son cœur tous ces événements » (Lc 2,51), comme nous l’avons médité dans un précédent article.

LE PAIN DE CE JOUR

Comment prier alors ? On peut commencer par répéter lentement un mot, une parole ou une courte phrase tirée de la bible. On peut invoquer l’Esprit Saint qu’Il nous éclaire et demander à Marie d’être disponible comme elle à la parole de Dieu. On peut prendre un psaume que l’on lit et relit lentement. Ainsi chaque parole résonne en nous et nous découvrons combien la situation concrète de notre propre vie rejoint la réalité que le psalmiste décrit quand il loue et chante la gloire de Dieu, quand il dit sa confiance et sa joie, sa peine ou sa colère, son angoisse et son désir. On peut aussi lire, écouter et méditer un autre texte de la bible. Les lectures quotidiennes de la messe peuvent devenir ainsi « notre pain de ce jour » et pétrir notre vie de la saveur de l’évangile.

D’autres formes de prières nous aident aussi à passer du temps avec le Seigneur. Un moment de prière dans une église ou un temps d’adoration du Saint Sacrement nous permettent de retrouver auprès du Seigneur la force de nous laisser transfigurer par son amour. Jésus n’a-t-il pas dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos » (Mt 11, 28). En méditant les mystères joyeux, lumineux, douloureux et glorieux du rosaire, nous nous mettons avec Marie, à méditer la vie de Jésus et nous en demandons les fruits d’humilité, de pauvreté, de don de soi dans nos propres vies.

DES PETITES RITES

Dans nos maisons, une croix, une statue de la Vierge, une icône ou autre objet religieux, un cierge allumé, une fleur, un banc de prière sont autant d’invitations à prendre le temps de nous poser, de prier seul ou en famille. Ce coin de prière marque ainsi notre lieu de vie et est un signe, une invitation toujours faite à vivre dans la communion avec le Seigneur. Avec un peu de créativité et d’originalité, on trouvera des petits rites qui permettent de marquer cela : allumer un cierge au début de la prière, déposer une fleur, etc.

Prier, c’est vivre dans cette communion intérieure avec Dieu, c’est se laisser toucher par la présence intime de Dieu au plus profond de nous-mêmes. Tant de manières de prier se présente à nous. Je vous souhaite de découvrir toujours à neuf la joie de la prière qui nous ouvre à l’écoute et qui nous met en marche vers notre prochain. 

Christophe Monsieur, o. praem.

Cet article a été publié dans notre revue Marie, médiatrice et reine de novembre 2020, p. 8-9

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