rosary on top of opened bible book

Quand une adulte se fait baptiser

Nous faisons tous le compte à rebours jusqu’à Pâques, mais cette année, pour Camille, c’est plutôt excitant. La nuit de Pâques, elle recevra le baptême dans la cathédrale de Bruges : « Je me sens déjà chrétienne et bientôt je le deviendrai vraiment. »

Pour Camille Misiaszek, 2023 sera une année mémorable. En aout, elle épousera Maxime, avec qui elle vit à Izegem. Mais le samedi 8 avril également est marqué dans son agenda. Au cours la veillée pascale, elle sera baptisée avec six autres adultes – tous âgés de moins de cinquante ans – par l’évêque de Bruges. De plus, Camille se lance dans l’apprentissage du néerlandais, car c’est l’amour qui a conduit la Française de 26 ans en Flandre occidentale. « Quant au dialecte de la région, je ne suis nulle part. »

Mmr : On entend de plus en plus parler d’adultes qui demandent d’être rayés du registre des baptêmes. Vous choisissez l’autre voie et vous serez baptisée comme jeune adulte. Comment en êtes-vous arrivée à ce choix ?
Camille : « Vous pensez peut-être que je viens d’une famille non-croyante, mais ce n’est pas le cas. Du côté de mon père, j’ai des racines polonaises, donc j’ai certainement gardé quelque chose de la tradition catholique. J’ai aussi fréquenté une école catholique. Mais mes parents n’étaient pas vraiment des croyants pratiquants. Enfant, je n’ai pas été baptisée. Maintenant que j’ai des projets de mariage, j’ai pensé que le moment était venu d’opter pour le baptême. Dans ce cas je confirme officiellement celle que je suis ;
je me sens chrétienne, et à partir du baptême je le serai vraiment. »

Mmr : Que signifie croire, pour vous ?
Camille :
« Je crois qu’il y a quelqu’un qui a beaucoup plus de connaissances du monde que moi. Quelqu’un qui semble souvent être invisible, mais qui est toujours présent dans les petits moments de bonheur de la vie quotidienne, mais aussi quand les choses vont mal. Ma foi me pousse à réfléchir. Vivre ensemble qu’est-ce que cela signifie pour moi ? Comment vivre ma relation avec mes amis et ma famille ? Que se passe-t-il, qu’est-ce que je suis en train de vivre ? Je pose ce genre de questions en tant que croyante. »
« Je ne suis peut-être pas une pratiquante exemplaire, mais j’essaie quand même de mettre ma foi en pratique. Par exemple, j’ai récemment eu une conversation avec ma catéchiste sur la réconciliation et le pardon. On peut faire de belles théories à ce sujet, mais le défi c’est de vivre la réconciliation dans la vie quotidienne. Parfois, il est très difficile de pardonner à quelqu’un avec qui je viens d’avoir une dispute fracassante. »

Camille entourée de son fiancé Maxime, de la catéchiste Magda et de Mgr Lode Aerts. Photo: Nathalie Verstraete

Mmr : L’année dernière, vous avez fait les premiers pas en tant que ‘catéchumène’, comme on appelle les candidat(e)s au baptême. Comment s’est passée cette étape ?
Camille :
« Nous avons été invités à Bruges, où j’ai découvert qu’il y avait plusieurs adultes demandant le baptême. Cela m’a agréablement surprise. J’avais pensé que nous serions trois ou quatre tout au plus. Puis ils sont plutôt jeunes, ce qui m’a rassurée. Après tout, il s’agit de jeunes adultes qui ont opté pour l’Église. »
« Depuis septembre, je suis la catéchèse avec Magda, je la rencontre au moins une fois par mois. Chaque fois, nous traitons un thème ou une histoire biblique, comme par exemple la rencontre de Jésus et de Zachée. La catéchiste me demande alors ce qui me vient à l’esprit en lisant le récit. Les textes évangéliques sont très enrichissants ; l’Ancien Testament est parfois assez dur. »

Mmr : Sur votre chemin de foi, il est clair que vous n’êtes pas seule.
Camille :
« Ce n’est pas toujours facile, en partie parce que le néerlandais n’est pas ma langue maternelle. Mais Magda a une patience angélique ! De plus, souvent mon fiancé et ma belle-mère m’accompagnent quand je me rends à la catéchèse. Même la grand-mère de Maxime aime y participer. Ils se sentent très impliqués dans les cours. Lorsque nous parlons d’un thème de notre foi, je découvre parfois les interprétations de trois générations. Bien sûr, ces opinions ou points de vue différents alimentent la conversation. »
« La date de mon baptême est maintenant très proche et le mariage est encore une question de mois. Il y a de quoi m’occuper. Mais en même temps, j’ai vraiment hâte d’y arriver : ce sont deux moments clés du parcours de ma vie. »

Interview réalisée par Glenn Geeraerts

Cet article est paru dans l’édition d’avril de notre revue Marie, médiatrice et reine. Vous voulez lire plus? Prenez un abonnement d’essai gratuit!

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